Des populations de Bépanda perçoivent leur indemnisation

Des visiteurs inhabituels ont pris d’assaut les locaux de la prefecture du Wouri ce 16Septembre 2013. Assis à l’entrée du batiment, ils écoutent d’une oreille attentive les consignes d’un agent de l’administration « les gens qui ont moins de 500mille francs cfa, on les paie séance tenante. Mais ceux qui bénéficient d’un montant supérieur à 500mille francs cfa, ils doivent avoir un compte pour entrer en possession de leur du. Nous les payons par virement bancaire », lance cet homme à intervalles réguliers. Le jour de la paie est enfin arrivé pour cette centaine d’habitants installés sur le site de prolongement Nord du boulevard de la république.

Armand, âgé d’un peu plus de quarante ans revient de la salle de réception des futurs sinistrés dont il fait partie. Après une brève causerie avec son épouse, il lâche avec un peu de soulagement l’information. « Les autorités sont prêtes à nous dédommager pour notre maison qu’ils vont casser à Bonabo (c’est un coin de la zone concernée par le prolongement du boulevard de la république). A l’intérieur, ils nous ont demandé un relevé bancaire. Je vais voir mon créancier pour qu’il me donne un relevé bancaire », déclare t il avec assurance. Dans la cour de nombreux habitants ne cachent pas leur inquiétude. « J’attends qu’on me donne l’argent. Ils m’ont dit que si je n’ouvre pas de compte bancaire je n’en aurai pas. Mais je ne dispose même pas de frais pour ouvrir un compte. Je vais essayer d’emprunter de l’argent. Si j’en trouve, j’ouvre mon compte de toute urgence », relate une dame dont l’âge avoisine 70ans.

Ces futurs sinistrés perçoivent déjà les indemnisations mais les plaintes figurent toujours à l’ordre du jour. Le président de l’association des habitants de Bépanda, André Nzakou constate des incohérences sur le site à démolir. « Pour certaines personnes les casses touchent juste leur cuisine, il leur reste 700 voire 800mètres carrés de terrain. Mais les autorités leur demandent de remettre leur titre foncier. Vous n’allez quand même pas perdre votre titre foncier de 800mètres pour percevoir une indemnisation correspondant à la valeur de la cuisine détruite! » S’ exclame le président.

Au milieu de ce beau monde, deux personnes essaient de séduire de nouveaux clients pour l’ouverture de compte. « Nous sommes employés d’une micro finance située à Bépanda. Donc, ceux qui sont prêts nous remplissons leurs noms sur cette fiche, puis nous multiplions le document. Le client garde l’original, nous repartons avec la photocopie », arguent ces agents.

Madeleine NGEUNGA